Son nom, Charles de Vilmorin, rayonne de la magie de la haute couture (promu jeune directeur artistique à 24 ans de la maison Rochas, en parallèle de sa propre marque). Pour autant son univers, sans s’y limiter, continue d’entretenir un dialogue étroit avec les arts graphiques et la peinture.
Ses dessins sont la démonstration de ce goût précoce. Ils témoignent d’un univers foisonnant traversé par un imaginaire onirique et baroque ; un monde à mi-chemin entre fantastique et beauté vénéneuse. Si l’inspiration de ses débuts renvoie à l’univers joyeusement coloré d’une Niki de Saint-Phalle ou d’un Jean-Charles de Castelbajac, elle tend aujourd’hui à une palette chromatique plus restreinte qui flirte avec un certain gothique à la Tim Burton (lui-même féru de dessin et de peinture, comme on sait).
La flamboyance reste de mise et les connexions entre les arts et les disciplines toujours à l’œuvre, avec l’idée sous-jacente d’une scénographie rêvée, décor d’un possible défilé.
Patricia Brignone
Patricia Brignone est historienne et critique d’art (professeure à l’École nationale supérieure d’art et de design de Dijon).